Quand le syndrome de l’imposteur révèle (paradoxalement) votre singularité

Le syndrome de l’imposteur, c’est un peu comme ce colocataire envahissant qu’on n’a jamais invité mais qui squatte le canapé, finit le lait dans le frigo et critique la déco. Il débarque pile au mauvais moment : avant une présentation, un rendez-vous important, ou quand vous osez enfin sortir une idée qui vous ressemble. Et il chuchote : « Tu n’es pas à la hauteur, tu bluffes, tout le monde va s’en rendre compte. »

Pourtant, ce colocataire insupportable n’est pas seulement un parasite, mais parfois un messager ! Qui apparaît justement au moment où… vous êtes en train d’exprimer votre singularité. “Cruel” me direz-vous ? C’est peut-être aussi une bonne nouvelle.

Une anecdote perso (parce qu’il faut bien assumer)

L’histoire se passe à Paris en 2019. Je suis invitée à prendre la parole auprès d’un groupe de managers sur les questions liées à la coopération dans les équipes. Une partie de mon activité réside depuis bien longtemps dans l’accompagnement des équipes, questionner leur cohésion et leur capacité à dialoguer. Malgré les années de pratique, au moment où je commence à répondre aux questions, c’est comme si cette petite voix dans ma tête avait pris le micro pour dire à tout le monde : « Mais pour qui elle se prend celle-là ? Comment tu peux prétendre savoir faire ça ?!! » Je vous fais grâce de la suite de l’échange musclé dans ma tête. J’ai navigué dans le doute et l’inconfort, jusqu’à me rappeler que ce coloc montre aussi la singularité et que c’est ok d’avoir des temps de doute, c’est ce qui garantit l’humilité face à la situation, la capacité à se remettre en question. Ce n’est que là que mes neurones se sont remis en route !

Pourquoi l’imposteur surgit quand on est singulier

Parce que la singularité peut déstabiliser. Elle bouscule les codes, les habitudes, les façons de penser établies. Alors évidemment, à l’intérieur, ça fait un peu peur : « Et si je n’étais pas légitime ? » Mais regardez bien : ce sentiment ne vient pas quand vous répétez un discours tout fait, ou quand vous jouez un rôle appris par cœur. Il vient quand vous êtes vous-même.

C’est comme si votre imposteur avait un radar : « Attention, singularité détectée, système d’alerte en route ! » Mais plutôt que de vous paralyser, vous pouvez voir ce signal comme une preuve que vous touchez à quelque chose d’important, quelque chose de profondément à vous.

Un petit exercice (pour apprivoiser le colocataire)

La prochaine fois que vous sentez votre imposteur s’agiter, à la place de le faire taire à coups de tablette de chocolat noir (oui, c’est du vécu aussi), posez-vous cette question :

« Qu’est-ce que je fais ici de différent, qui ne rentre pas dans les cases habituelles ? »

Notez votre réponse. Souvent, vous verrez que ce « truc » qui vous fait douter est justement ce qui vous distingue. Et si vous osiez l’assumer plutôt que de le camoufler, vous pourriez découvrir que c’est ce que les autres attendent inconsciemment de vous.

Pour conclure

Alors oui, le syndrome de l’imposteur est agaçant. Oui, il a le chic pour vous faire hésiter pile au moment où vous êtes sur le point d’avancer. Mais au lieu de le voir comme un obstacle, si vous l’utilisiez comme un indicateur ? Un signe que vous êtes en train de faire émerger votre singularité ?

Après tout, si personne n’a jamais ressenti ce syndrome en récitant une recette de quiche lorraine, c’est peut-être parce que ce n’est pas dans la banalité qu’il se cache… mais dans l’originalité.

Cette semaine, identifiez une situation où vous vous êtes senti « imposteur ». Cherchez le détail singulier que vous apportiez à ce moment-là. Et si, la prochaine fois, vous choisissiez de l’assumer pleinement, au lieu de le cacher ?